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Le bilan du voyage

 Alors voilà, cette fois si, c’est bien l’heure de regarder en arrière et de faire un bilan sur ces 9 mois de balade… .

Dur, de se dire que l’on rentre et que nous allons redevenir « casanier ». De ne plus bouger à gauche à droite sans arrêt. Mais nous sommes heureux de vous revoir tous, revoir nos familles et les gens que nous aimons, cela, on s’en réjouit tant.

Dur aussi de tirer un bilan sur qq lignes en se disant que nous allons résumer des mois de sentiments forts, intenses… . Le voyage que nous avions rêvé ensemble de faire et que nous avons réalisé, tout les deux.

Le mot qui pourrait bien être utilisé est « apprentissage ». Apprentissage sur les différentes populations que nous avons rencontrées, apprentissage des différentes cultures, en Orient et en Asie. Apprentissage des autres, de nous, de nous deux ensemble.

Nous sommes à Istanbul, en Turquie, et nous nous sentons presque chez nous. Peu de kilomètres nous séparent de la Suisse maintenant et c’est un endroit magnifique pour faire une halte. Une étape avant de continuer pour notre retour. Entre l’Europe et l’Orient, L’Islam et le Christianisme… . Les portes de « chez nous » .

On s’imagine à nouveau quelques mois en arrière, lorsque nous étions arrivé en Turquie, la fleur au fusil, et avons une vision totalement différente sur plein de choses.

Nous sentons que nos sacs à dos sont bien remplis. Remplis non de choses matériels mais de souvenirs. On se souviens des premières rencontres faite ici en Turquie avec la population mais aussi avec les premiers voyageurs. La Turquie, avec les environ 4500 km effectués, ses paysages époustouflants, sa nature vierge sur des kilomètres carrés, des décors de cinéma ! Nous avons adoré ce pays… Nous avons adoré les turcs.

Mais avant la Turquie, ce fût les premiers kilomètres en Grèce pour se mettre gentiment dans ce voyage. Apprendre à mieux connaître le bus, se mettre en place, prendre nos repaires, commencer à « la cool ». On rit en repensant aux phares à brouillard perdus, un peu maladroit en reculant dans un arbre, les premiers trucs qui lâchent dans le bus, et on se posait la question de savoir, en tout cas Fabian, si cette épopée était vraiment possible ou si on était pas un peu fou de se lancer un tel défi. Nous gardons un très bon souvenir de la Grèce qui était un bon point de départ, bien tranquille, pour cette aventure.

Lorsque nous évoquons ce voyage ensemble, la chose la plus forte qui en ressort sont les rencontres. La générosité, l’accueil, la curiosité des gens et cela nous l’avons vécu tout particulièrement en Iran. Lorsque l’on repense au mois que nous avons passé là-bas, il nous est difficile d’évoquer un jour sans une belle rencontre avec les iraniens. Que cela soit pour boire un thé, prendre un petit déjeuné, un repas le soir ou être invité à la maison pour dormir, nous avons toujours été reçu avec beaucoup de respect par les iraniens. Des gens fantastiques avec qui nous aurons pu beaucoup partager sur leur vie et sur leur envie de voir leur pays changer. Que nous tous en occident ayons une vision différente de ce peuple qui rime malheureusement trop avec terrorisme et islamisme. Sachez mes amis, qu’il ne faudra pas venir nous dire un mot maladroit et malintentionné sur les iraniens, sur les musulmans.

L’Islam est une religion que nous aurons appris à mieux connaître et qui nous aura accompagnée sur bien des milliers de kilomètres. C’est cela aussi le voyage, l’ouverture et la tolérance. Apprendre des autres, de leur religion, de leur culte de foi. C’est une grande chance pour nous que d’être allés à la rencontre de ces gens, avec ou non des aprioris, mais avec nos cœurs et nos yeux toujours ouverts. Apprendre sur le terrain les choses qui s’y passe réellement et non de garder une vision de ce qu’on peut voir ou entendre dans les médias.

Dans notre sac à dos, nous avons placé un grand respect et beaucoup d’amour pour les musulmans et l’Islam.

Arrêtons de faire des généralités à cause de petits groupes de fanatiques qui nous gâchent la vision d’une religion, d’un peuple.

Lorsque nous évoquons ce voyage, nous pensons très fort aussi à l’aventure.

L’aventure a déjà commencé en Suisse, lorsque nous avons mis en place ce projet, d’expliquer à nos familles, nos amis que nous allions faire la route jusqu’en Inde.

On nous a pris pour des fous, des éberlués. Très peu de personnes misaient pour que le bus arrive jusque là-bas.

Lorsque l’on décide d’entreprendre qq chose de différent, d’audacieux, d’un peu fou peut-être, et bien arrêtons de trop écouter les autres… . Que cela nous serve d’exemple pour ce voyage mais aussi dans nos vies : Vivre son rêve, vivre sa passion.

L’aventure, c’est excitant, fantastique, magique…. de pouvoir traverser tout ces pays en totale liberté, d’aller où on veut, quand on veut, de traverser des déserts, des villes énormes de plus de 10 millions d’habitants, des petits villages perdus aux ruelles minuscules, et un matin d’août de se retrouver aux portes du Pakistan.

Le Pakistan, fût la traversée la plus éprouvante de tout notre périple. Ça a été dur, physiquement et mentalement. On a eu peur et surtout après ce qu’il c’était passé avec l’enlèvement des suisses un mois avant, mais quelle aventure !

Traversée du désert, que des camions et pas une voiture privée en vue, sur 700 km une seule ville pour pouvoir s’arrêter. Nathalie qui dort sur le balcon de l’hôtel parce qu’il fait trop chaud dans la chambre et se fait réveiller par des coups de feu dehors…non loin…

On avait l’impression d’être seul au monde. Des tempêtes de sable, des escortes à attendre, des routes défoncées et le temps qui passe avec toujours le même objectif, arriver à la prochaine ville avant la nuit. Le Far West quoi… .

Le Pakistan restera pour nous une étape importante de notre voyage, qui nous a beaucoup marqué et il reste un pays que nous souhaitons vraiment mieux découvrir… .

Entre nous deux, on a pu pas mal se tester et voir que l’on pouvait compter l’un sur l’autre, surtout dans de tels instants. Nous sommes devenus encore plus complices. Un regard suffit pour savoir ce que pense l’autre. Se solliciter sans arrêt, vivre 24h l’un avec l’autre, se parler, se parler, se parler… beaucoup rigoler et étonnamment n’avoir pas eu un mot plus haut que l’autre. Envie de tout partager les deux, cela faisait bizarre de faire une journée l’un sans l’autre. Rentrer fiancé… .

Le but premier de notre voyage était de réaliser un rêve, voyager par la route pour rejoindre l’Inde. Rejoindre Calcutta et nos familles indiennes que nous soutenons depuis 10 ans avec Asha Bengal.

De promouvoir Asha Bengal et aussi par ce voyage montrer notre implication envers ces organisations qui font un travail fantastique. Pour eux en Inde, de nous voir arriver avec notre véhicule fût presque irréel. Lorsque nous nous souvenons des portes du centre qui s’ouvrent et tout le personnel, tous les enfants qui nous attendent avec des fleurs pour nous accueillir, on tremble…

On ne comprend plus ce qui se passe. On a réussi notre pari ! Un moment inoubliable, marqué au fer rouge dans nos cœurs.

Ce fût la fin de la première partie de notre voyage.

Puis nous sommes restés 3 mois en Inde qui ont passé à une vitesse folle ! Beaucoup d’émotion, car cette année nous avons pu inaugurer et mettre en marche l’atelier orthopédique qui fût un projet rêvé il y a bien des années de cela. Aujourd’hui, nous pouvons dire que nous sommes fiers de cette collaboration que nous avons depuis bientôt 10 ans avec ces organisations au Bengale.

Fiers aussi de pouvoir se dire qu’une petite association comme la notre, Asha Bengal, arrive à financer de tel projet.

Fiers aussi de réaliser que nous avons monté tous ensemble une structure solide en Suisse. Grâce à Céline, Virginie, Nadia, Sabrina, Claudine, Tim et nous deux, nous pouvons être fidèles à nos engagements envers nos amis indiens.

Fiers aussi de voir que tout ça tient la route, de voir les progrès des enfants, l’acharnement des responsables et l’engagement de leur personnel. Cela nous rempli beaucoup de joie. Heureux de constater que notre vie est celle que nous aurions rêvée.

En Inde, c’est aussi là que nous avons eu la visite des parents et de la soeur de Fabian. Quel bonheur de pouvoir voyager et partager tout ça en famille. De trimbaler les parents à gauche et à droite et de les voir mettre le sac à dos même à 60 ans !

L’Inde nous manque déjà… les gens, les enfants nous manquent.

Lors du départ, les larmes ont bien sûr coulé, mais c’était pour nous aussi l’annonce de la troisième partie de notre aventure. Le voyage sans notre Passepartou.

Pour Fabian, un certain soulagement car ce pauvre Fiat Ducato n’est pas forcément le véhicule le plus adapté aux routes asiatiques. C’était aussi ne plus avoir à voyager dans la nervosité de ce demander dans quelles conditions sera la route après le prochain virage… . Ce qui fût assez agréable, du moins au début… .

On quitte notre famille indienne pour aller voir un ami au Népal. Notre cher Govinda. Arrivés à Kathmandou après 12 heures de train et 22 heures de bus.

Le Népal, on se sent un peu comme à la maison. Les montagnes, l’air froid… Nous avons eu beaucoup de plaisir à rester un mois à Kathmandou et ses alentours. On a fait de belles rencontres et de supers bons moments partagés avec d’autres voyageurs…. Le soir, on allait voir les copains ! C’était génial. Refaire le monde, boire des coups, déconner. Tout cela en étant entouré de l’Himalaya. Magique !

Lors de notre séjour au Népal, encore un rêve que nous avons pu réaliser. Se rendre par la route jusqu’à Lhassa. Une traversée du Tibet fantastique avec des cols à plus de 5000 m. Des couleurs incroyables et nous avons pu presque toucher l’Evrest. L’atmosphère des monastères chargés par les chants des moines, les odeurs d’encens et de beurre de Yak, les gens venant se prosterner. Au Tibet tout nos sens furent en éveil.

Après ce mois plutôt froid, retour sur l’Asie du Sud-Est. Gros choc lors de notre arrivée à Bangkok.

Arrivés dans le quartier de Kao Saan, quartier touristique de Bangkok, des milliers de touristes en short, les filles à moitié nues, alcool, sex, drogue… rien à voir avec tout ce que nous avons vécu jusque là. On a vraiment eu de la peine avec cette ambiance et cette atmosphère. D’ailleurs, ce que nous avons pu constater lors de ce voyage, c’est que dans les pays que nous avons visités dans le Sud-Est (Thailande, Laos et Cambodge), le tourisme est très différent. Nous avons ressenti moins de respect des touristes envers les coutumes locales. Un tourisme de masse où les gens font ce que bon leur semblent sans se préoccuper des conséquences. On s’est pas senti très à l’aise d’être européens lorsque l’on voyait le comportement de certains.

Nous n’avons pas la prétention de dire que notre comportement fût toujours le plus adapté, mais les gens qui voyagent et visitent certains pays, devraient mieux se renseigner avant leur départ.

C’est lors de ces semaines passées en Asie du Sud-Est, que nous avons pu nous rendre compte que le voyage avec un sac à dos n’était pas pareil et que notre Passepartou nous manquait. Les rencontres avec d’autres voyageurs furent différentes et nous avons eu l’impression de participer à « une course autours du monde », c’est à dire, à celui qui avait fait le voyage le plus incroyable.

Nous savons que le voyage sac à dos, bien qu’intéressant soit-il, n’est pas pour nous. D’avoir goutté à l’excitation et à l’aventure de la route, fait que nous ne pourrons plus voyager de la même façon.

Nous sommes à quelques jours d’arriver en Suisse, partir c’est aussi savoir rentrer. La longue préparation pour le départ que nous avons faite il y a une année était très importante, mais la préparation au retour l’est aussi. On en parle beaucoup entre nous deux et n’avons pas trop peur de rentrer. Depuis bien quelques jours, on s’y est préparé. Nous avons plein de projets pour notre retour. Personnel, envie de fonder une famille. Toutes nos activités avec Asha Bengal, et là il va y avoir beaucoup de travail. Nathalie va devoir retrouver un travail et Fabian se réjouit de bricoler à nouveau ses prothèses.

Nous nous sommes fait une promesse, nous reprendrons la route un jour avec nos enfants. Fabian est d’ailleurs déjà en train de regarder les petites annonces pour acheter un nouveau camion. On se prendra encore plus de temps et après Passepartou, il sera l’heure de Passetemp.

Lorsque l’on regarde en arrière, on se rend compte que nous avons effectué presque 40 000 kilomètres, visité 11 pays et tout cela sans un soucis et sans craintes. Le voyage par la route nous aura permis de nous adapter toujours en douceur aux pays, sans avoir de chocs trop forts (mise à part à Bangkok…mais là, on avait pris l’avion).

Nous allons tous vous revoir bientôt et nous vous promettons des heures de diapos à en tomber de fatigue…. Ce qui a de sûr, c’est que nous aurons plaisir à le partager avec vous. D’ailleurs le partage est une chose qui nous aura suivi durant tous ces kilomètres.

Nous réalisons aussi la chance et le privilège que nous avons eu durant ces quelques mois de voir autant de belles choses, que ce soit les sites archéologiques, les différentes constructions, la beauté de la nature, les richesses de notre monde, et surtout la richesse des rencontres.

Nous mettons dans notre sac à dos, plein d’images toutes plus belles les unes que les autres. Nous rentrons avec une richesse énorme, un héritage.

Nous pensons très fort à nos familles qui nous ont beaucoup manqué durant ce voyage, mais sur qui nous avons pu compter tout le long de ce périple. Bien qu’à des milliers de kilomètres, elles nous auront toujours soutenus et encouragés.

Nous terminons ce bilan que nous aurons fait sur 3 jours, qui nous aura pris bien quelques heures à résumer. Nous avons à nouveau beaucoup rit et beaucoup pleuré en le faisant.

Nous vous remercions d’avoir été avec nous durant notre voyage.

Nous avions un rêve et nous l’avons réalisé…

Avec un peu d’obstination, beaucoup d’envie et un brin de folie tout est possible.

Vivez vos rêves et à dans une dizaine d’années pour nos prochaines aventures !!!