Nous sommes entrés dimanche au Laos, sans problème. On s’est même payé le Luxe de traverser le pont de l’amitié ( Thaïlande-Laos) à pied.
C’est toujours « le pont de l’amitié » qui fait office de frontière et cela doit bien faire le quatrième de ce nom que nous traversons. Nous effectuons les formalités douanières sans problème et le visa est obtenu en 30 minutes, mais au prix de presque 5o chf par personne. valable un mois. Nous avons donc un petit mois pour parcourir ce pays d’Asie du Sud Est et apprendre de sa culture.
Nous arrivons directement à Vientiane. La capitale. Bon, pour une capitale on pouvait s’attendre à plus impressionnant… . Environ 250 000 habitants, des aires et allures de station balnéaire. Le Mékong entoure la ville et on se croirait vraiment dans une ville côtière.
La première chose que l’on peut ressentir ici, c’est bien que le pays a été colonisé par les Français. Beaucoup de bâtiments coloniaux, les noms des rues en français et nombre de restos et boulangeries françaises. Tous les noms sur les bâtiments officiels sont aussi notés en français et des touristes français il y en a aussi beaucoup !!!
Oui, il y beaucoup de tourisme ici à Vientiane, on verra pour la suite, dans les terres, comment c’est, mais comme on dit, trop de tourisme, tue le tourisme… .
Le plus marrant est de voir comme nous sommes tous estampillé « LONELY PLANET » (guide de voyage) !!! Oui, tous les gens que l’on peut croiser ont ce livre en mains, cela veut dire que nous lisons tous les même informations « où manger, où dormir, que voir, que faire… »
Il est bien et très intéressant d’avoir un tel guide mais de voir qu’une seule édition a tant de succès et que nous le lisons tous… nous les premiers, je vous rassure. C’est juste que je trouve que cela fait un peu mouton… .
Enfin, c’est moi qui en fait un peu trop peut-être mais depuis qq jours je me pose pas mal de questions sur le voyage, la façon de voyager et notre impact sur les gens ici. On voit de tout lorsque l’on voyage et souvent, nous ne sommes vraiment pas fiers d’être occidentaux. On doit dire que c’est surtout depuis que nous sommes arrivés en Asie du Sud Est, depuis Bangkok. On a un peu l’impression que les gens viennent ici pour se lâcher. C’est un peu trop « alcool, sex and Rock n’Roll » pour nous.
Ce sont des comportements que nous n’avions pas vu avant et c’est vrai que nous avons un peu la nostalgie de l’Orient et aussi de notre cher passepartou…
Il nous manque et on se dit qu’il aurait adoré le Laos, c’est un pays qui doit se visiter à merveille avec un vieux Ducato…
Enfin, arrêtons de faire les vieux ronchons et profitons surtout de cette chance qui nous est donnée de visiter notre 10ème pays depuis notre départ.
Nous avons visité en qq jours Vientiane. On a loué des vélos (c’était écrit dans le guide…!!!!) pour faire le tour de la ville et voir ses différents sites. Nous avons vu plusieurs temples et avons constaté que le style ressemble bien à celui Thaï mais ils sont plus anciens, fait en bois avec de belles vielles poutres et de fins designs sur les portes et fenêtres.
Le soir, nous avons contemplé avec bonheur le coucher du soleil au bord du Mékong. Un moment très beau, très fort. En revenant sur la rive, on a pu se rendre compte de l’animation qui borde le Mékong. Des gens qui font du sport, de la course à pied, du vélo (ils n’ont pas lu le guide pourtant….), des gens faisant de l’aérobic et beaucoup de familles qui viennent tout simplement flâner en fin de journée.
Un bel aspect de la ville et une bonne atmosphère, car avec Nath on se demandait si il y avait de la vie dans cette ville mise à part le côté touristique… . Une ville à deux visages, pendant la journée, calme et le soir belle animation.
Le lendemain, on a repris les vélos (et ça, ce n’est pas écrit dans le guide de prendre les vélos deux jours de suite!) pour aller se faire un petit déjeuner au bord du Mékong avant de mettre le cap en direction de COPE (Center of orthotic and prosthetic entreprise).
C’est un centre gouvernemental qui appareille et rééduque les gens souffrant d’un handicap. Le plus souvent lié aux explosions de bombes.
Là, c’est un grand sujet au Laos. Ce pays a été le plus bombardé au monde.
Durant 9 ans, de 1964 à 1973, les américains avaient mis en place une campagne de bombardements aériens. On estime que le pays fût bombardé toutes les 8 minutes durant 9 ans. Cette campagne coûtait plus de 2 millions de dollars par jour aux USA. Je ne vous raconte pas le nombre de millions de tonnes de missiles qui sont donc arrivés ici. Trente pour cent de ces bombes n’ont pas explosés, ce qui représente un énorme danger. Tous les jours, une personne meurt encore ici due à ces vielles bombes.
Le terme utilisé ici est UXO, unexplosed ordonnance. Il faudra encore plus de 150 ans pour que ces UXO soient déminées ou supprimées du paysage laotien.
Nous avons donc visité ce COPE, grand centre de rééducation avec un immense atelier orthopédique, je pensais bien sûre aller le visiter mais malheureusement, il n’est pas ouvert aux visiteurs… . Un peu dommage car je souhaitais voir comment des « collègues » laotiens travaillent.
Bon, il est normal aussi que tous les touristes ne puissent pas le visiter sinon, les pauvres, ils ne pourraient pas travailler. En tout cas on a eu beaucoup d’intérêt avec Nath de voir le travail qu’ils font, de voir les différentes présentations et surtout de voir comment ils font pour récolter des fonds. Cela a donné beaucoup d’idées à Nath pour notre retour en Suisse et les possibilités de récolter des sous pour Asha Bengal.
Mercredi 11 janvier, nous mettons les voiles en direction de Luang Prabang, ancienne capitale du Laos. La ville ne se trouve qu’à 360 km de Vientiane mais les routes ne sont pas…pas top, cela change de la Thaïlande avec ses grandes autoroutes. Là, la route qui joint les deux villes est une simple bidirectionnelle et notre pauvre Bus « VIP » a bien de la peine à dépasser les 40 k/heure.
Par contre, nous entrons plus dans les terres et les paysages sont magnifiques, une forêt bien épaisse avec de grands pics rocheux çà et là. Des montagnes, des collines et notre petite route qui sillonne cette belle région.
C’est une région plus sauvage en tout cas et cela nous fait bien plaisir. On se réjouit donc de partir à la découverte du Laos dans l’intérieur de ses terres.