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Le Tibet, du 26 novembre au 4 décembre 2011

Posted by on 13 décembre 2011

De Kathmandu à Nyalam

C’est parti, notre petite aventure de 9 jours au Tibet commence. Nous partons en groupe. Apparemment nous serons 17… Ce n’est pas ce qui nous réjouit le plus, mais de toute façon nous n’avons pas d’autre choix pour explorer le Tibet que de le faire ainsi.

En plus, nous avons de la chance, car il n’est pas rare que les Chinois ferment tout simplement l’accès au Tibet pour les touristes étrangers.

Nous allons faire la route depuis Kathamdu jusqu’à Lhassa qui sera le lieu le plus à l’Est que nous aurons atteint par la route uniquement durant notre voyage. Notre périple nous aura donc conduit de Grandson à Lhassa par la terre uniquement.

Départ à 6h du matin, nous prenons une jeep qui nous emmène en direction de Kodari, frontière Chine (Tibet)-Népal. Dans la jeep, nous faisons connaissance avec Owen de Nouvelle Zélande, Marike des Pays-Bas et Fabien de France. Arrivés à Kodari, nous rejoignons le reste du groupe et faisons vite connaissance avec tout le monde.

Nous faisons les formalités habituelles pour le passage de la frontière, mais du côté chinois, d’entrée ça rigole moins. Pas le droit de passer avec des livres ou des images concernant le Tibet, le Dalai Lama ou le Bouddhisme. Bienvenue dans le plus grand pays au monde, pays des libertés…….

D’ici, tous montés à bord d’un immense bus, nous entamons les premiers kilomètres et prenons rapidement de la hauteur. Heureusement que nous nous étions achetés des habits chauds car la température baisse vite et il y a pas mal de vent.

Pour la première nuit, nous nous arrêtons dans un village un peu glauque qui nous laisse un peu septique par rapport à nos attentes. Découverte également de notre « hôtel » pour la nuit. Dortoirs, pas de chauffage, pas d’eau chaude et un froid de canard dans les chambres. Heureusement un bon plat chaud autour d’une table ronde aura réchauffé l’ambiance.

De Nyalam à Lhatse

Une belle journée s’ouvre à nous après une nuit frigorifique et un réveil avec un gros mal de tête à cause de l’altitude. Nous sommes déjà à 3’800 m.

Cette journée s’annonce magnifique car la route qui nous attend est sans nul doute une des plus belle au monde. Ça monte, ça monte, ça monte….. nous dépassons même les nuages pour bientôt arriver au Lalungla Pass. Col culminant à 5’050 m. ça y est, nous avons dépassé les 5’000 !!!! C’est pour nous une vision de fou. Un panorama fantastique et ces géants de plus de 8’000 m qui nous entourent. Le ciel est bleu noir, le même que l’on peut voir lorsque nous sommes en avion. On est sur le toit du monde ! Ce col est magnifique, des milliers de drapeaux de prières tibétains flottent au grès du vent.

On a le souffle court et la tête qui tourne. Il est sûr que ce n’est pas forcément très prudent de monter à une telle vitesse à des hauteurs pareilles car normalement un temps d’acclimatation est nécessaire. Ça va, on se sent bien et nous réalisons la chance que nous avons d’être à un endroit pareil. On en pleure presque. Un vrai cadeau de la vie.

La suite de la route est pareille. Vous savez tous ces reportages vu sur le Tibet et ses régions, on en avait tellement phantasmé de voir ces paysages lunaires, immenses, et bien ils sont là et nous sommes en train de les traverser.

Nous traversons des villages isolés où la vie doit être tellement rude.

L’architecture de leur maison est magnifique et tellement typique, mais pour l’instant nous ne croisons que très peu d’habitant et avons plus l’impression de traverser des villages fantômes. Il faut dire qu’il fait froid et que les gens doivent être certainement mieux à l’intérieur prêt du poêle.

On continue à rouler puis, nous arrivons à la hauteur de Tingri, un autre spectacle nous attend. La grande chaine de l’Himalaya parfaitement visible. Nous pouvons voir le Mont Cho Oyu, 8’200m, le mont Makalu, ainsi que les 10 plus hauts 8’000, sans oublier, bien sûr, le mont Evrest est ses 8’848 m, juste là devant nous. Un rêve éveillé que de voir tout cela.

Nous reprenons de la hauteur et passons le 2ème plus haut col du monde. Le Gyatchu La, 5’248 m. A couper le souffle…. Nous profitons de cet instant magique pour, nous aussi, poser notre empreinte par nos prières, et accrochons un drapeau de prière tibétain en haut du Pass.

Arrivés à Lhatse, on a le plaisir de redescendre à 4’300m. On se sent tout de même mieux, mais le mal de tête persiste. Par contre pas de perte d’appétit. Nous restons pour la nuit dans une auberge très très simple et rudimentaire et profitons de la fin de la journée pour visiter cette petite ville et son monastère.

L’accueil de la population est bon. Les gens sont plutôt intrigués de nous voir. On peut se rendre compte de la pauvreté de la région. Les gens sont sales, ils n’ont pas accès à l’eau chaude pour se laver régulièrement, et leur habits sont poussiéreux. Tout cela est dû aux conditions climatiques difficiles. Par contre le contraste avec les infrastructures est totalement fou. Il y a de l’électricité partout et les routes sont neuves et en parfait état. N’oublions pas que nous sommes en Chine !

De Lhatse à Xigatse

Nous reprenons la route tôt le matin, le temps est toujours aussi magnifique mais toujours aussi froid. Pas un seul nuage à l’horizon et les merveilleux paysages qui s’offrent à nous.

Nous roulons quelques heures pour atteindre la ville de Xigatse. La deuxième plus grande province du Tibet. En y arrivant, les proportions changent, ce n’est plus un petit village mais une grande ville bien organisée et moderne.

Nous arrivons cette fois-ci à un hôtel et cela fait du bien de prendre une douche bien chaude après quelques jours sans se laver. L’après-midi nous partons visiter le monastère de la ville qui est le deuxième plus grand du Tibet. C’est magique de se retrouver là, d’entendre les moines chanter et faire leurs prières. Difficile pour nous de vous décrire l’ambiance qui y règne, les odeurs, les couleurs et toute la délicatesse de l’art bouddhiste. Des statues en bronze de plus de 20 mètres et tout autour de nous le peuple tibétain qui vient en pèlerinage apporter offrande et argent aux moines. Ils effectuent souvent un pèlerinage depuis leur village et marchent tout en se prosternant sur des centaines de kilomètres pour atteindre leur but. Ils peuvent parfois mettre plusieurs mois pour atteindre le monastère.

Contrairement à l’indouisme, tout se fait dans le calme et nous sommes vraiment spectateurs de moments magiques. Tout cela apporte à nos visites un côté mystique qui restera gravé en nous.

Le Panchen Lama’s Tashilhumpu monastery est un endroit surprenant pour nous qui venons d’Europe. Une bonne centaine de moines y vit et il n’est pas rare de croiser de jeunes enfants qui reçoivent l’enseignement bouddhiste.

Dans le groupe, nous avons lié d’amitié avec bien du monde. Priscilla de l’île Maurice, Christophe de France, Glen et Gwen de Belgique, Mauricio d’Italie, Thomas d’Allemagne. On passe de bon moments ensemble et c’est agréable de partager les différentes expériences de voyage, et surtout, nous rions beaucoup.

De Xigatse à Gyantse

Petit trajet de 90 km qui nous rapproche de Lhassa. Sur cette route, nous nous arrêtons à Gyantse. Une magnifique stupa et un monastère se trouve à flanc de colline.

Lors de notre visite nous avons la chance de participer, ou plutôt être spectateurs d’une réunion de moines. Dans la salle, plus de 50 moines assis les uns à côté des autres récitent, prient et chantent. Toute la salle vibre par la force de leurs chants. On a l’impression de voir un de ces documentaires sur le Tibet… on doit se pincer pour se rendre vraiment compte que nous sommes vraiment là avec eux. Il règne une énergie très forte dans ces lieux que l’on ressent en entrant dans les différentes pièces.

Malheureusement, nous avons un peu la tête ailleurs à cause du bus. Il est bloqué depuis un mois à Marseille et la procédure pour le récupérer est plus compliquée et se passe moins bien que nous le pensions. On a même peur qu’il parte aux enchères. Nous devons donc organiser avec Joëlle, maman de Fabian, une solution pour ramener ce pauvre Passepartou à la maison. Mais avec un accès très limité à internet et pas de téléphone international la situation est difficile et nous nous prenons énormément la tête. Premier coup de blues du voyage. On essaye de relativiser et demain nous serons à Lhassa, depuis là-bas nous pourrons organiser plus facilement les choses.

De Gyantse à Lhassa

Dernière journée de bus pour atteindre la capitale tibétaine. Une grande journée nous attend et plus de 7h de route pour rejoindre la cité interdite.

La route est magnifique. Deux cols de plus de 5’000 m nous attendent. Nous traversons une fois de plus la beauté de l’Himalaya avec ses géants de plus de 7’000 m. La beauté des glaciers, dont le fantastique Karola. Nous continuons la route puis nous atteignons la région des grands lacs. De grandes étendues d’eau, couleur émeraude. Un calme fantastique car sur la route on ne croise que très peu de monde, ce qui rend ce périple encore plus mystique.

Plus que quelques kilomètres nous séparent de Lhassa. Nous nous réjouissons d’y arriver et d’enfin pouvoir contempler le Potala.

Arrivés dans la vallée de Lhassa, après de gros rires tous ensemble dans le bus, c’est un peu le choc de voir une autoroute flambant neuve, répondant à tous les critères de sécurité que nous avons en Europe. On est plus dans les pays du sud, on se croit à nouveau en occident. Même impression lors de notre arrivée à Lhassa. C’est une grande ville moderne avec de grandes avenues, des parcs et un plan d’urbanisme moderne avec des quartiers bien définis. Par chance, notre hôtel se trouve dans le vieux Lhassa. Dans un bâtiment typiquement tibétain. La demeure est magnifique et nous avons l’impression de loger dans un monastère. Fantastique séjour au cœur du vieux Lhassa.

Nous passons donc trois jours à Lhassa et visitons bien sûr le Potala ainsi que d’autres monastères, dont les plus importants au Tibet.

Nous profitons aussi pour s’immerger dans la vie tibétaine lors de nos promenades dans le bazar de la ville.

Que dire et que penser de Lhassa. Tout le monde a bien en tête les années 50 lorsque les chars chinois sont entrés dans Lhassa pour prendre le pouvoir de la ville et de la région. Free Tibet ! est une phrase que l’on peut souvent entendre, mais le plus souvent sur le T-shirt des touristes qui viennent passer quelques mois en Asie. Le sujet est bien plus délicat que cela car nous avons pu voir un développement important de la région, mais à quel prix ???

Il est sûr que la présence policière est énorme et il n’y a pas un coin de rue sans son « police station ». Cela fait aussi mal au cœur de voir le drapeau chinois prôner au sommet du Potala.

Le Potala, mythe de tous les voyageurs… il est énorme ! Il inspire tant d’histoires. Le palais du Dalai Lama. Nous avons eu le plaisir de le visiter en partie et lors de la découverte de chacune des pièces, nous avons pu nous imaginer la splendeur de ce lieu lorsque le Tibet était indépendant et que le Dalai Lama exerçait en ces lieux.

Nous avons vraiment passés de supers moments au Tibet. Riche en histoire, en rencontres et la beauté des paysages. Il nous est difficile de mieux résumer ce séjour qui demanderait encore bien des pages d’écriture. Un seul mot : allez à la découverte du Tibet et de son peuple.

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