Après bien des kilomètres parcourus, plus de 1500 km depuis Goa, nous voilà enfin chez Tania, près de Pushkar, au Rajasthan.
Le trajet s’est bien passé. Dans le train Bombay-Ajmer, nous avons eu le plaisir de faire le trajet avec un couple allemand et un suédois.
Le Monsieur allemand, originaire du Maroc, effectue son 5 ème voyage en Inde. Journaliste, écrivain et ancien instituteur, se fût un plaisir que de partager avec lui. Homme très cultivé, ayant parcourus le monde entier et parlant toutes les langues aussi… .
Nous avons partagé avec lui notre sentiment sur l’évolution de la société en Inde. Tous les changements que nous avons constatés en 10 ans.
Les 20 heures de train ont donc très vite passé et nous n’avons pas eu le temps de nous ennuyer.
Depuis la gare d’Ajmer, nous avons rapidement rejoint Pushkar. Peu de kilomètres les séparent. Le plus drôle ensuite fût de trouver l’endroit où vit Tania… . Il a fallu prendre un Rickshaw de nuit et lui indiquer l’endroit « Je connais, je connais, pas de soucis … » nous a-t-il dit. Tu parles… On s’est retrouvé en pleine « Brousse » et surtout un peu perdu. Le chauffeur commençait à bien regretter cette course !!! Les routes défoncées, du sable partout et son petit engin qui avait bien de la peine à se frayer un chemin là-dedans.
Pour finir, on lui a dit que l’on allait finir à pied ! Et nous voilà, nous deux avec notre petite lampe de poche en train de chercher l’Ashram de Tania, de nuit sur une petite route sablonneuse au milieu de nul part et surtout loin de toutes habitations… . On a marché sans vraiment savoir si on était au bon endroit. Après quelques bonnes minutes, on a eu le plaisir et le soulagement d’apercevoir, au loin, la lumière de la lampe torche de Maruti, le mari de Tania !!!
Nous voilà donc arrivé à l’Ashram Om Shiva. Magnifique endroit de repos, de prières au milieu de nul part. Un cadre de rêve qui est vraiment sujet pour y effectuer une retraite. Les collines nous entourent, la région et sèche et sablonneuse, vraiment propice à l’évasion spirituelle. Belle rencontre et super bon feeling avec Tania et Maruti. Ils nous font partager leur mode de vie, essentiellement spirituel et détaché du matériel. On prend le temps ici de méditer, de prier, de s’occuper du jardin, de préparer les légumes pour les repas. On vit plus avec le rythme de la vie, de la nature, des saisons.
C’est une expérience très enrichissante pour nous. L’Inde est mystique et c’est une vraie chance pour nous que de pouvoir le vivre.
Maruti est un Shadou, un prêtre Hindou. Il prie, médite et fait des offrandes tous les jours. (Puja). Nous y participons, parlons beaucoup religion, spiritualité.
Tania, après avoir passé presque 20 ans en Inde, en connaît un rayon. Elle nous en parle. Son point de vue et très intéressant, critique aussi face à cette culture, indienne, culture Hindoue que l’on idéalise tellement lors du premier voyage… .
On parle encore une fois de cette fameuse évolution de l’Inde, des mœurs indiennes qui changent tellement. Les gens vivent de plus en plus comme chez nous, à la mode occidentale.
En Inde, théoriquement les familles vivent ensemble dans une seule maison qu’ils agrandissent au fur et à mesure que la famille s’agrandit. Les maris, les belles filles, les belles mères, les grands parents. Chacun à son rôle et les jeunes prennent soin des anciens.
Et bien cela change. Maintenant les familles vivent de plus en plus comme chez nous, même en campagne. Les jeunes couples achètent des appartements et vivent loin de leur famille. Ils partent souvent où leur travail se trouve. De plus en plus de maisons de retraite se construisent. L’Inde change, les Indiens aussi.
On retrouve aussi ici les même reflex que chez nous. Tous les gens sont pendus à leur téléphone portable, Lap top etc… . On ressent aussi le stress dû au travail que l’on peut voir chez nous. « India is shinning !! L’Inde s’éveille !! » Dit le slogan ici. Oui c’est sûr, l’Inde se développe énormément. Il n’est plus rare de voir des Audi, BMW et autres marque de luxe ici.
De plus, on trouve maintenant tous les produits et marques étrangères. On a l’impression que le peuple Indiens souhaite vivre comme nous et perd sa culture millénaire.
Mais la pauvreté dans les rues n’a pas changé. On trouve toujours autant d’enfants, de femmes et handicapés mendiant dans tous les coins de rue. Eux ne font pas partie de cet immense programme qu’est « L’éveille de l’Inde ». Et nous étrangers, croisant leurs regards tous les jours lorsqu’ils nous demandent une pièce et que nous refusons. Cela fait 10 ans que je viens en Inde et c’est toujours insupportable que de voir cela.
Les rues sont de plus en plus sales, l’Inde est une poubelle à ciel ouvert, désolé si je suis dur, mais c’est la triste vérité. Partout, je dis bien partout, le long des rues des énormes tas de déchets s’amoncellent çà et là. En prenant le train, on peut voir ce théâtre permanant.
Les gens jettent tout par les fenêtres et les alentours des rails du train ressemblent à une décharge sur des milliers de kilomètres.
Mais arrêtons d’être aussi critique que cela, l’Inde est avant tout un pays qui nous remue, qui nous fait peur, qui nous questionne, c’est un pays qui bouge sans arrêt avec son lot de surprises à chaque instant. C’est un pays dur. Dur pour nous en tant qu’étranger car on s’en prend plein la tête. Mais on apprend énormément de choses ici. Et même après 10 ans d’aller-retour, cette magie opère toujours.
Nous sommes heureux avec Nath d’avoir eu du temps pour voyager un peu en Inde cette fois. Pas grand-chose vous me direz, sur trois mois, un mois de voyage et deux mois dans les centres mais tout de même. On a tellement l’habitude de passer du temps dans les centres, on y est comme dans une bulle qui nous préserve de toute cette agitation Indienne… . Pour connaître l’Inde, il faut visiter l’Inde, Gandhi disait… .
Voilà donc une partie des différentes discussions que nous avons eues avec Tania, se fût un plaisir que de passer plusieurs jours chez elle.
Nous avons aussi visité Pushkar, ville sainte pour les Hindou. C’est ici, dans son lac que Brahmane, Dieu des Dieux Hindou, serait venu se baigner.
C’est ici aussi que l’on trouve l’un des seuls temples en Inde dédié à ce dernier. Toute la ville s’organise donc autour de ce lac sacré où les pèlerins viennent s’y baigner, faire leurs offrandes et remercier les Dieux. Nous avons beaucoup aimé l’atmosphère de cette ville.
Ville très touristique, on y croise pas mal de voyageurs BABA. On adore ça avec Nath. Plein de boutiques avec toujours les mêmes bouts de tissus Post-Hippies.
Avec Nath, on aurait vite tourné si on y était resté qq jours de plus….
Puis ce vendredi 4 novembre, le temps est venu de retourner sur Calcutta.
Mais avant cela, la cerise sur le gâteau, notre nuit dans un Palace au Rajasthan offert par nos amis Kiki et Vincent. Chambre réservée donc pour la nuit de vendredi-samedi. On a appelé pour la réservation mais le petit souci qu’il y a eu, c’est qu’il fallait payer la nuit avant pour être sûr de la réservation… . Un peu compliquer leur système de paiement avec des papiers à remplir, puis signer, puis scanner… . Et bien sûr chez Tania il n’y a pas de scanner ou imprimante. Bref, on se dit que c’est ok. On part donc vendredi matin tôt pour qq bons kilomètres, en bus, entre Puskhar et Neemrana.
Sur le chemin pour rejoindre « notre Palace », lors d’une pause, je profite pour appeler une dernière fois l’Hôtel histoire de se rassurer car Neemrana, l’endroit où se trouve le Palace, est assez difficile à rejoindre, bien que situé sur un grand axe, les bus ne s’arrêtent pas trop ici.
Notre réservation n’a pas été enregistrée !!! L’hôtel est complet !!! Quelle déception pour nous deux qui nous réjouissions de passer une nuit de rêve dans un Palace « Mille et une nuits… »
Du coup on est resté dans le bus qui nous a conduit jusqu’à Dehli… . Là, c’est plutôt les mille et une BLATTES... . On s’est trouvé un hôtel 10 fois moins cher que la chambre où nous aurions dû dormir… . Hôtel bien triste dans un quartier bien glauque de Dehli. Voilà, c’est cela l’Inde, la surprise et toujours l’étonnement, à chaque moment.
Là, on est en direction de Calcutta, on rentre chez nous, on se réjouit aussi de voir ce qui se serra passé durant ces trois semaines.
Affaires à suivre… .